Tsukuyomi : qui est la déesse japonaise de la lune ?

Tsukuyomi ou Tsukuyomi no Mikoto figure parmi les dieux les plus célèbres de la mythologie japonaise. Selon de nombreux récits, Tsukuyomi serait considéré comme le dieu de la lune, régnant dans le royaume de la nuit. Toutefois, certaines histoires sont totalement opposées à cette vision. 

Les origines étymologiques de Tsukuyomi

Le nom Tsukuyomi comprend le mot « tsuki » qui veut dire lune, et le mot « yomu » qui signifie lecture. Selon une autre interprétation, cette expression proviendrait du terme tsukiyo ou « nuit au clair de lune », et du verbe miru ou « regarder ». 

Certaines interprétations traduisent également le nom Tsukuyomi comme « compter les mois ». Cela explique pourquoi ce terme est associé au calendrier primitif

Considéré comme le Dieu de la Lune, de la Nuit et des Marées, Tsukuyomi est connu sous d’autres noms comme Tsukuyomi-no-Mikoto, Tsukutsumi-no-Mikoto, ou encore Tsukuyomi-Otoko. Selon la tradition japonaise, il est perçu comme un kami mâle. Toutefois, certaines interprétations le considèrent comme une déité femelle, sous l’influence du yin et du yang. 

Tsukuyomi est reconnu pour être un bel homme. D’ailleurs, il est présenté comme tel dans tous les livres et représentations japonaises.

Tsukuyomi déesse de la lune

Que dit la légende sur Tsukuyomi ? 

Tsukuyomi apparaît brièvement dans la mythologie japonaise. Par ailleurs, ses apparitions sont particulièrement importantes. 

La naissance de Tsukuyomi 

La légende d’Izanagi et Izanami est sans doute la plus vieille de la mythologie japonaise. En effet, ce couple céleste aurait été à l’origine de la création du monde et des kamis

Alors qu’elle venait de donner naissance à la divinité du feu Kagutsuchi, Izanami fut brûlée vive et envoyée dans le royaume des morts (Yomi). Anéanti par le chagrin, Izanagi élimine son propre enfant (le dieu du feu) et se rend à Yomi afin de ramener sa bien aimée à la vie. Celle-ci étant prisonnière du Yomi, elle conclut un accord avec les kamis pour pouvoir se libérer et rejoindre Izanagi. Elle fit promettre à ce dernier de ne pas tenter de la retrouver avant son retour. Rongé par l’impatience, Izanagi tentait quand même de la retrouver. C’est ainsi qu’Izanami apparaît avec le corps à moitié décomposé. Izanagi décide alors de s’enfuir du royaume des morts et place un énorme rocher à l’entrée pour empêcher sa femme de s’échapper et de le poursuivre. 

A son retour, Izanagi se rend directement dans une source d’eau chaude à proximité afin de se purifier. C’est en se lavant les yeux et le nez qu’il donne naissance à trois kami : Amaterasu (œil gauche), Tsukuyomi (œil droit) et Susanoo (le nez). Izanagi considère alors ces trois dieux comme les plus importants des divinités shintoïstes. C’est ainsi que les frères et sœurs ont commencé à régner sur les cieux. Tsukuyomi s’est lié à Amaterasu par les liens sacrés du mariage

La séparation d’Amaterasu et Tsukuyomi

Uke Mochi, la déesse de la nourriture, a invité Amaterasu à une grande réception. Cette dernière n’a pas pu y assister et a demandé à son époux, Tsukuyomi, de s’y rendre à sa place. Arrivé sur les lieux de la fête, Tsukuyomi observe la préparation du festin. Il fut tellement horrifié par la manière dont Uke Mochi retirait la nourriture de ses orifices qu’il finit par la tuer

Troublée par la nouvelle, Uke Mochi bannit son époux du royaume des cieux. Cette séparation donna naissance au jour et à la nuit. Tsukuyomi passe alors l’éternité à poursuivre sa bien aimée Amaterasu à travers le ciel nocturne, sans jamais y parvenir. C’est de cette manière que le soleil tente de fuir la lune

Le dieu de la lune dans les autres mythes et légendes

En tant que rare dieu parmi les déesses de la lune, Tsukuyomi est considéré comme unique. Toutefois, il existe quelques personnages de la mythologie qui partagent sa place, notamment 

  • Le Khonshu de la mythologie égyptienne ;
  • Le Chandra hindou ;
  • Le Mani nordique ;
  • Le Jie Lin de la légende chinoise. 

Toutefois, Tsukuyomi est le seul a avoir tenu le rôle d’ancien consort roi du ciel

Les apparitions de Tsukuyomi dans la culture populaire japonaise

Tsukuyomi fait également des apparitions remarquables dans la culture populaire japonaise, et ce, sous différentes formes. 

Par exemple, Tsukuyomi apparaît dans Naturo en tant que l’une des pluis puissants genjutsu qui existent. Dans l’anime, il représente le monde spirituel et les ténèbres, opposé à l’Amaterasu. Tsukuyomi apparaît également dans Final Fantasy XIV et dans Chou Super Robot Wars. Il existe également un anime entier dédié à Tsukuyomi (Moon Phase). Toutefois, cette série n’a apparemment aucun lien avec la véritable histoire du dieu de la lune. 

Quel est le rôle de Tsukuyomi-Otoko ? 

Le rôle de Tsukuyomi est très varié, selon la légende à laquelle il est associé. Intimement lié au calendrier primitif, il aurait le pouvoir de ralentir et d’accélérer le fil du temps. Il serait également capable de figer le temps dans un autre lieu. Il veille au bon déroulement des saisons afin d’assurer la récolte. Il possède aussi le pouvoir d’illuminer la nuit et d’éclairer l’obscurité

Contrairement aux autres divinités lunaires, le royaume de la Lune est associé à une divinité lunaire masculine. C’est pourquoi on ajoute à son nom le terme « Otoko » qui signifie « homme ». 

Tsukuyomi Otoko est particulièrement clément avec les Hommes qui respectent la nature. Il envoie son avatar afin de répondre aux souhaits visant à défendre l’ordre social. Il peut également envoyer des présages, à travers un magnifique visage bleu dans un miroir précieux. 

Les cultes dédiés à Tsukuyomi

En 853, une épidémie de variole frappait la population. C’est ainsi qu’un oracle de Tsukuyomi a fait son apparition afin d’indiquer les solutions pour vaincre la maladie. Depuis lors, les gens organisent des cultes afin de l’honorer. 

Des temples ont même été créé en l’honneur du Dieu-Lune, notamment à Ise et à Kadono. Dans chaque sanctuaire, on retrouve un miroir qui permet à Tsukuyomi de se manifester. Chaque année, les gens s’y rendent et donnent en offrande des chevaux vivants. 

 

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