Photographie : zoom sur la photo-finish
Quand la vitesse et la compétition s’intensifient à tel point que le classement se joue au millième de seconde, qui peut trancher ? La réponse tient en un mot, ou deux : la photo-finish, une technologie qui permet de départager les athlètes qui franchissent la ligne d’arrivée à un intervalle extrêmement serré. On vous en dit plus dans la suite !
Photo-finish, au millième de seconde près
Nous vous le disions, la photo-finish est la technique ultime utilisée lors de compétitions de course pour départager des concurrents qui franchissent la ligne d’arrivée dans un temps incroyablement serré, parfois à l’échelle du millième de seconde. Ce fut notamment le cas lors des Mondiaux d’Athlétisme à Eugene (Etats-Unis) en 2022, compétition durant laquelle Wilfried Happio est passé à côté d’une médaille de bronze de deux centièmes. Si l’œil humain est incapable de distinguer une telle différence, une série de photos prises à une cadence vertigineuse (allant jusqu’à 1 000 images par seconde !) ou une vidéo haute résolution peuvent y parvenir avec précision.
De nos jours, la photo-finish est réalisée par des appareils numériques hautement sophistiqués, déclenchés par des lasers ou des cellules photovoltaïques. Il s’agit là d’une évolution significative par rapport aux premiers jours de cette technologie, où un photographe se tenait sur la ligne d’arrivée pour capturer l’instant décisif. A l’heure actuelle, presque toutes les compétitions de course font appel à la photo-finish. De leur côté, les sports mécaniques comme la F1 ou la MotoGP utilisent aussi des boîtiers électroniques, positionnés sur les concurrents. Malgré cela, la photo-finish est largement reconnue comme étant la preuve la plus formelle pour départager les athlètes. Seule exception à la règle : la natation. En cause, la difficulté de prendre les nageurs en photo. Du coup, on a recours à des bandes tactiles pour les départager.
Techniquement, qu’est-ce qu’une photo-finish ?
Il faut comprendre que la photo-finish est un concept qui va au-delà de la photographie telle qu’on la connaît. En effet, au lieu d’une capture instantanée du moment où les concurrents franchissent la ligne d’arrivée, elle offre une représentation en progression du déroulement des événements sur l’axe de la caméra, idéalement positionné pour correspondre à la ligne d’arrivée.
Pour comprendre le fonctionnement précis de la technique, il faut penser en termes de découpage d’images. Dans le détail, la caméra isole la partie centrale de l’image, soit la ligne d’arrivée, qui s’étend sur 1 pixel de largeur et 1 024 pixels de hauteur. Chaque fraction de milliseconde, le chronographe ajoute à l’image précédente la bande centrale de l’image actuelle, créant ainsi un assemblage temporel plutôt qu’une capture instantanée. Cela donne lieu à des images d’apparence « déformée », caractéristiques de la technique de la photo-finish.
Il est utile ici de signaler que le système employé était assez similaire à l’ère de la photographie argentique : le film se déplaçait continuellement devant un obturateur, aligné pour coïncider avec la ligne d’arrivée. Pour minimiser la distorsion de l’image, le film était déroulé à une vitesse comparable à celle des coureurs.