Un sommet mondial pour relancer l’ambition climatique
Les Nations unies, le Royaume-Uni et la France organisaient un sommet réunissant plus de 70 chefs d’Etat pour les cinq ans de l’Accord de Paris le 12 décembre. Objectif : remettre le climat à l’agenda politique en vue de la COP 26, prévue en novembre 2021. Le point sur le sujet avec Boris Lefebvre.
Sommet virtuel sur l’ambition climatique : il y a urgence
Le 12 décembre dernier, à l’occasion des cinq ans de l’Accord de Paris, 75 chefs d’Etat et de gouvernement se sont réunis au Sommet virtuel sur l’ambition climatique, organisé conjointement par le Nations unies, le Royaume-Uni et la France. Au cours du sommet, seuls les pays ayant présenté des annonces ambitieuses ont été autorisés à s’exprimer. Ainsi, les demandes de paroles d’autres pays comme l’Australie, la Russie ou le Brésil ont été rejetées.
Le sommet intervient par ailleurs dans un contexte d’urgence climatique. C’est ce qu’a confirmé le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, qui, en ouverture de cette conférence virtuelle, a appelé tous les dirigeants du monde à « déclarer l’état d’urgence climatique dans leur pays jusqu’à ce que la neutralité carbone soit atteinte ». A ce niveau, il faut savoir que les engagements nationaux de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (NDC), soumis en 2015 à Paris, mènent actuellement à un réchauffement mondial de plus de 3° C d’ici 2100, bien loin des objectifs de l’Accord de +1,5 – 2° C.
Relever les ambitions climatiques
Dans un tel contexte, il devient urgent pour les 194 pays signataires de l’Accord de Paris de relever leur ambition climatique d’ici la prochaine conférence mondiale sur le climat, la COP 26, en novembre 2021 à Glasgow en Ecosse. Cette 26e conférence de l’ONU, repoussée d’un an en raison de la pandémie de Covid-19, est considérée comme la plus importante depuis la COP 21 de 2015. Au sujet de la crise sanitaire, le secrétaire général de l’ONU a tenu à rappeler que celle-ci ne doit pas faire oublier le changement climatique dans les plans de relance économique mondiaux, tout en déplorant que « ce n’est pas encore le cas ».
M. Guterres a ensuite rappelé que les membres du G20 dépensent 50% de plus dans leurs plans de relance pour les secteurs liés à la production et à la consommation de combustibles fossiles, que pour les énergies à faible teneur en carbone. Le secrétaire général de l’ONU les a ainsi exhorté à faire preuve d’ambition afin de réduire les émissions mondiales de 45% par rapport aux niveau de 2010 à l’horizon 2030.
Objectif : neutralité carbone en 2050
En réponse à l’appel de l’ONU, les pays participants au sommet virtuel ont annoncé leur engagement vers la neutralité carbone en 2050, en plus d’autres mesures. Ainsi, 24 pays se sont engagés à parvenir à 0 émission nette à l’horizon 2050. Les organisateurs du sommet ont par ailleurs salué les engagements pris récemment par la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Union européenne et l’Argentine, qui constituent un nouveau point de référence pour les autres pays du G20.