PGE : une étude recommande fortement l’accompagnement des entreprises en difficulté
Le PGE (Prêt Garanti par l’Etat) est un prêt que l’Etat français a décidé d’octroyer aux entreprises afin de les soutenir face aux aléas économiques imposés par la pandémie de la Covid-19. Mercredi dernier, un rapport sénatorial consacré à ce dispositif a été rendu public. Quels sont les principaux enseignements de ce document ? Eléments de réponse.
L’accompagnement des entreprises est une nécessité absolue
En premier lieu, le rapport sénatorial publié mercredi dernier souligne l’importance de mieux détecter les entreprises en difficulté et de les accompagner efficacement en vue de réduire les risques budgétaires liés aux prêts garantis par l’Etat. Rappelons que, pendant la pandémie de la Covid-19, 143, 8 milliards d’euros ont été alloués à ce mécanisme financier. L’objectif était de préserver la trésorerie des entreprises. Malheureusement, dans certain cas le résultat fut tout autre, puisque les entreprises bénéficiaires ont vu leurs dettes alourdies davantage.
Pour l’Etat, la loi PGE risque de produire des pertes substantielles. Selon des estimations, celles-ci atteindront 5,3 milliards d’euros dans le cas où les entreprises seraient dans l’incapacité de rembourser leur prêt. Jérôme Bascher, le secrétaire de la commission des finances du Sénat déclare à ce propos : « Les différentes estimations réalisées depuis la mise en œuvre des PGE ont anticipé des pertes nettes comprises entre 1,4 et 5,3 milliards d’euros ».
Un niveau de défaillances qui augmente
Le rapport sénatorial met en lumière un autre fait alarmant : le niveau des défaillances des TPE et des PME a considérablement augmenté en comparaison avec 2019. A la date du 31 janvier 2023, ce niveau était estimé à 93,1 milliards d’euros ! Le montant remboursé quant à lui n’était que de 50,7 milliards d’euros. Les secteurs les plus défaillants sont l’hébergement-restauration et l’industrie manufacturière. D’après les sénateurs, les dirigeants d’entreprise de ses filières respectives, ayant bénéficié d’un PGE « doivent faire attention » !
En 2026, les sénateurs prévoient que la situation va empirer ! Arrivé à cette échéance, l’Etat se verra confronté à un risque accentué de non-remboursement. Normalement, cette année devrait marquer le remboursement de 72 % des prêts PGE octroyés !
La bonne nouvelle est que les sénateurs ne se sont pas contentés de jouer le rôle d’observateur. Bien au contraire ! Ils ont délivré aussi des préconisations pour l’atténuement des risques. Parmi les mesures proposées, on retrouve notamment :
- La compensation rapide et « au juste niveau » de la banque publique Bpifrance.
- L’évaluation « précise » des pertes nettes globales associées aux PGE
- Le renforcement du dispositif « signaux faibles » destiné au repérage des entreprises en difficulté
Selon Rivalis avis, ces mesures peuvent apporter les résultats escomptés, à condition de les appliquer à la lettre et de continuer à accompagner les entreprises en difficulté, surtout en cette période marquée par une incertitude économique. Une incertitude justifiée surtout par l’effet pandémie qui prévale toujours sans oublier le conflit russo-ukrainien.