Le point sur le marché des crédits dans l’ancien
L’Observatoire Crédit Logement/CSA a récemment publié sa dernière étude portant sur les crédits immobiliers, notamment au niveau du marché de l’ancien. Les chiffres montrent que, malgré des conditions qui sont encore exceptionnelles, le marché des crédits à l’ancien connaît une importante dégradation. Gregory Reyftmann souligne que cette tendance n’est toutefois pas aussi inquiétante que lors du premier confinement. Plus d’éléments de réponse dans cet article.
Les crédits immobiliers à l’ancien en baisse
Le marché des crédits à l’ancien avait connu de fortes perturbations au cours de l’année 2020 du fait de la crise sanitaire mondiale mais aussi suite à la mise en place des prérogatives de l’HCSF visant à augmenter les taux d’apport personnel dans le cadre de l’octroi des prêts. Cette tendance a perduré lors des deux premiers mois de 2021 avant que la demande n’amorce une augmentation.
Cette évolution s’explique notamment par l’amélioration des conditions de crédit, avec des taux historiquement bas ainsi que l’allongement de la durée des prêts. En outre, les offres bancaires ont été particulièrement dynamiques, et ce, afin d’anticiper la prochaine réglementation prônant un durcissement des critères d’octroi des crédits.
Ainsi, l’étude réalisée par l’Observatoire Crédit Logement a montré une évolution positive de l’activité dès le mois de mars avec une nette augmentation au cours du second trimestre 2021 (+67,4 % pour le nombre de prêts bancaires et +82,8 % pour le nombre de crédits bancaires accordés).
Toutefois, dès le mois de juillet, cette croissance a stoppé et le recul a continué en août (- 30,9 % pour le nombre de prêts et – 22,5 % pour la production). La production en niveau trimestriel glissant à fin août 2021 a ainsi chuté de 5,9 % et le nombre de prêts de 14,9 %.
Les raisons du recul du marché des crédits à l’ancien
Le marché des crédits à l’ancien semble ainsi enregistrer un net recul. Si la Banque de France et l’ACPR souhaitaient par leurs actions faire baisser les prix dans le marché immobilier ancien, cet objectif est bien loin d’être atteint. En effet, selon le dernier Baromètre LPI-SeLoger, les appartements dans l’ancien affichent une forte hausse des prix dans les villes de plus de 50 000 habitants.
Pourtant, les conditions de crédit immobilier sont à ce jour toujours exceptionnelles. Le taux moyen des crédits est de 1,05 % (hors coût des sûretés et des assurances), reculant ainsi de 20 points de base entre les mois de juin 2020 et avril 2021.
Mais il est important de souligner que les conditions d’octroi ont été depuis durcies, notamment en matière de solvabilité. Ainsi, l’Observatoire Crédit Logement/CSA indique une forte progression du niveau de l’apport personnel mobilisé (+ 13,8 % au cours des 8 premiers mois 2021, en glissement annuel, après + 11,8 % en 2020). Le taux d’apport personnel s’accroît inéluctablement (+ 25 % depuis la fin 2019), aussi bien au niveau du neuf que de l’ancien. Ce phénomène fait pleinement écho aux recommandations du HCSF qui conseille un taux d’effort inférieur à 35 %, fermant la porte à une large partie des emprunteurs.