Que savez-vous de la chirurgie dentaire ?
Extraction, implants, greffes ou traitement de canal : la chirurgie dentaire s’invite parfois dans nos vies comme une nécessité. Bien que courantes, ces interventions relèvent d’une spécialité à part entière de l’odontologie. À l’heure où la médecine prédictive et la prévention occupent le devant de la scène, que reste-t-il des gestes chirurgicaux ? Une réponse technique, ciblée, indispensable… et de plus en plus maîtrisée. Le point sur le sujet avec Geoffrey Migliardi !
Une spécialité en marge, mais incontournable
On l’oublie souvent, mais les chirurgiens-dentistes sont aussi des chirurgiens à part entière. Une partie de leur activité consiste à pratiquer des actes opératoires dans des conditions de sécurité optimales, parfois au cabinet, parfois à l’hôpital. Si l’on pense spontanément aux extractions de dents de sagesse ou aux traitements de racines, la discipline couvre aujourd’hui un éventail beaucoup plus large : implantologie, greffes osseuses, reconstruction gingivale, chirurgie endodontique…
Des interventions qui répondent à des situations bien précises : dent trop délabrée, infection irréversible, manque osseux pour accueillir un implant, racine exposée… En somme, tout ce que la prévention n’a pas permis d’éviter.
Extraction dentaire : un geste courant, mais pas anodin
L’extraction dentaire reste l’un des actes chirurgicaux les plus fréquents. Elle intervient en dernier recours, lorsque la dent ne peut plus être sauvée. Carie trop avancée, fracture, encombrement ou infection récidivante : les indications sont nombreuses. L’avulsion est généralement réalisée sous anesthésie locale, dans un environnement maîtrisé. Dans certains cas, elle nécessite un passage en bloc opératoire, notamment lorsqu’il s’agit de dents incluses ou de patients à risque.
Si l’extraction est bien codifiée, elle n’en reste pas moins un geste irréversible, qui modifie l’architecture buccale et peut avoir des conséquences fonctionnelles ou esthétiques. C’est pourquoi elle s’accompagne de plus en plus souvent d’une réflexion sur la pose d’un implant.
Implants et greffes pour reconstruire
L’implantologie a révolutionné la prise en charge des édentements. Grâce à une vis en titane insérée dans l’os, elle permet de recréer une dent complète, de la racine à la couronne. Mais la réussite de cette technique suppose un socle osseux de qualité – or c’est précisément ce qui fait souvent défaut chez les patients longtemps restés sans solution.
C’est là qu’intervient la greffe osseuse. Parfois indispensable, elle consiste à restaurer le volume osseux au niveau de la mâchoire. Un greffon est prélevé sur le patient ou reconstitué à l’aide de biomatériaux, avant d’être intégré dans la zone cible. Une technique exigeante, parfois longue, mais désormais bien encadrée.
Même principe du côté des greffes de gencive, qui visent à corriger une récession gingivale. Ce retrait progressif de la gencive, fréquent chez les fumeurs ou les patients atteints de parodontite, peut entraîner une hypersensibilité, voire une instabilité dentaire. Le greffon gingival – souvent prélevé sur le palais – permet alors de reconstituer un tissu de soutien, aussi esthétique que fonctionnel.
Endodontie : au cœur de la dent
Autre grand pan de la chirurgie dentaire : l’endodontie. Il s’agit des soins de l’intérieur de la dent, notamment du traitement de canal. Ce dernier est proposé en cas de pulpe infectée, d’abcès ou de carie profonde. Le canal est alors nettoyé, désinfecté puis obturé, afin d’éviter toute récidive bactérienne.
Mal perçue, cette opération souffre encore d’une image douloureuse. Pourtant, pratiquée avec les technologies actuelles, elle est peu invasive et offre d’excellents résultats. Elle permet souvent de sauver la dent, évitant ainsi le recours à une extraction ou à une prothèse.