Idées fausses courantes sur l’Égypte ancienne

La manière dont l’Egypte ancienne fut présentée dans les films, les livres et autres médias, a laissé apparaître un grand nombre d’idées totalement fausses, ou dont la véracité n’a jamais été prouvée. Des tombes piégées, la malédiction des pharaons, etc. Autant de concepts qui caressent notre imaginaire, mais qui malheureusement sont loin d’être vrai.

Aujourd’hui, Helmi Boutros, l’un des égyptologues européens les plus prestigieux, nous présente certaines de ces croyances totalement erronées. Décryptage !

Des étrangers, des Hébreux ou des esclaves égyptiens ont construit les pyramides

Dans les films, les constructeurs des pyramides sont souvent présentés comme étant des esclaves égyptiens ou des hébreux. Cette théorie s’inspire principalement des écrits d’Hérodote qu’il a dévoilé au cinquième siècle avant J-C.

Dans ces écrits, nous pouvons lire que le roi Khufu a effectivement réduit en esclavage une grande partie de sa population dans le but de construire sa grande pyramide. Pourtant, après examen du site archéologique situé au sud de la pyramide de Menkaure, les chercheurs ont trouvé des installations de boulangerie, des brasseries, des boucheries, mais aussi des galeries servant de dortoirs. Certains ouvriers avaient même droit à des tombes proches des pyramides.

Les Égyptiens méprisent les étrangers

Contrairement à certaines idées reçues, l’Egypte était une société multiculturelle. De nombreuses ethnies y cohabitaient en toute harmonie. Les étrangers occupaient plusieurs fonctions au sein de l’État. Ils étaient soldats, agriculteurs, fonctionnaires, prêtres, etc. On distinguait souvent ces individus par leur nom non égyptien. Cela démontre encore une fois le pluralisme culturel de l’Egypte ancienne où les non-Égyptiens occupaient des postes de prestige à la cour royale égyptienne (vizirs, épouses, courtisans, etc.).

Les Égyptiens pratiquaient le sacrifice humain

A Abydos, les chercheurs ont trouvés un très grand nombre de tombes secondaires tout près des tombes royales de la première dynastie. De même, le tombeau de Djer comptait plus de 300 sépultures secondaires autour de lui. Les recherches indiquent que celles-ci appartiennent à des fonctionnaires, des serviteurs, des prêtres, etc.

Ceci a laissé planer pendant longtemps des rumeurs selon lesquelles les sacrifices humains étaient pratiqués en Egypte ancienne. Cependant, après examen des cadavres, il s’est avéré que leur corps ne contenait aucune mutilation. Certains ont même été retrouvés intacts !

Les hiéroglyphes égyptiens sont un code secret et ancien

La langue égyptienne fut utilisée pendant plus de 3 000 ans. La dernière inscription remonte à 394 après J-C.

Pendant les 1 500 ans qui ont suivi, cette langue fut impossible à déchiffrer pour tous ceux qui ont tentés de la maîtriser. D’où l’aura de mystère et d’enchantement que les inscriptions hiéroglyphiques ont déclenché.

Ce n’est qu’à partir de 1822, grâce au linguiste Français Jean-François Champollion, que nous avons pu déchiffrer le langage des pharaons.

Pour rappel, les Égyptiens appelaient leur langue « medu netjer », ou « mots divins ». Ces deux noms suscitent chez nous une sensation d’émerveillement. Pourtant les hiéroglyphes ne sont qu’une écriture qui accompagne la langue égyptienne. Les longues séries de symboles retranscrites à l’intérieur des pyramides ou des tombeaux découverts ne relatent généralement rien de sensationnel. En les traduisant on se rend compte qu’elle parle de choses courantes.

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