Alphabet viking ou alphabet runique : l’histoire de la construction d’un mythe

Avez-vous déjà entendu parler de l’alphabet futhark ? Il s’agit de l’alphabet runique, ou viking selon l’appellation, qui a été utilisé par différents peuples, notamment les Scandinaves ou encore les Anglo-saxons, de la fin de l’Antiquité au Moyen-Age. De nombreux vestiges ont ainsi été retrouvés, et pourtant, les origines des runes restent encore à ce jour bien mystérieuses. Nous vous proposons d’en découvrir plus dans cet article !

L’histoire de l’alphabet runique

L’étymologie du mot « rune » est en lui-même assez mystérieux… On peut tout de même souligner que « run » signifie dans l’ancienne langue nordique « l’écriture secrète ». En vieil anglais, « roun » se traduit par « écriture secrète », ce qui nous emmène à « rune » en anglais moderne pour « secret murmuré »…

Plusieurs théories s’affrontent pour tenter de déterminer plus précisément l’histoire de l’écriture runique. On trouve ainsi une explication mythologique où le dieu Odin aurait découvert les runes après avoir été suspendu par les pieds à l’arbre sacré Yggdrasil pendant neuf jours et neuf nuits. Une autre explication évoque le dieu Heimdall qui aurait donné la connaissance des runes à Jarl (qui n’est autre que l’ancêtre de tous les nobles vikings). D’après la mythologie, les runes auraient ainsi des pouvoirs ainsi qu’un sens en divination et en magie. L’écriture runique était alors pratiquée seulement par quelques initiés et on la retrouvait essentiellement sur des tombes ou sur des amulettes.

On retrouve par ailleurs des théories basées sur l’histoire. Selon certaines recherches, les runes seraient entre autres une adaptation des alphabets étrusques, grecs et latins. Des chercheurs voient également ses origines dans l’écriture dite d’Hallristinger, qui daterait de la fin de la préhistoire et qui fut découverte au nord de l’Europe.

Quoi qu’il en soit, l’alphabet runique a évolué au fil des siècles. Si le futhark, le premier alphabet, comptait 24 caractères, avec trois groupes de huit runes, il a ensuite donné lieu au futhark nordique, avec 16 caractères (entre  800 et 1050), puis au futhark anglo-saxon ou frison avec 33 caractères (jusqu’en 1450).

Quelques anecdotes sur l’alphabet runique

On retrouve essentiellement des inscriptions runiques sur des amulettes, des armes, des outils, des os ou encore des murs d’église. Elles se lisent aussi bien de gauche à droite, que de droite à gauche. Mais saviez-vous que les runes ne possèdent pas de trait horizontal ? Cette curiosité est expliquée par certains par le support utilisé pour les gravures, à savoir des morceaux d’écorce : les traits à l’horizontal auraient été illisibles et auraient fendu l’écorce.

En outre, il faut savoir que les runes restent à ce jour complexes dans le sens où une même inscription peut avoir plusieurs interprétations… En effet, si l’accumulation de lettres peut former un mot, il ne faut pas oublier que les runes sont également des symboles en magie. Ainsi, chaque rune a sa propre signification symbolique. Les Vikings utilisaient les runes, non pas comme une écriture contemporaine, mais pour commémorer leurs ancêtres et communiquer avec le surnaturel.

Les runes ont d’ailleurs une importance cruciale dans le domaine divinatoire. Elles permettent de décrypter le présent mais aussi de prédire l’avenir. L’écriture runique est d’ailleurs très utilisée dans les horoscopes, en reposant sur les caractères de l’alphabet et les signes du zodiaque.

L’alphabet runique ne cesse d’attiser la curiosité… Il est d’ailleurs très souvent utilisé dans la littérature pour donner une dimension auréolée de mystère, à l’instar du célèbre « Voyage au centre de la Terre » de Jules Verne qui commence par un message délivré par un code secret réalisé à partir de runes…

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