La flambée des prix du gaz menace la production de tomates françaises
La guerre en Ukraine a eu des répercussions sévères sur les producteurs de tomates en France. En effet, 95 % des tomates produites en France sont cultivées dans des grandes serres chauffées au gaz. La flambée des prix du gaz a donc freiné net l’activité des agriculteurs, les poussant parfois même à jeter une partie des tomates qu’ils tentent de cultiver. Cheritel nous livre plus de détails à ce sujet.
Une situation déjà bien compliquée
Les producteurs de tomates en France se plaignaient déjà de la hausse de leurs coûts de production, qui les rend beaucoup moins compétitifs face à leurs homologues espagnols ou marocains qui exportent leurs tomates dans l’Hexagone. Le conflit armé entre l’Ukraine et la Russie n’a fait qu’accentuer les choses ! Il faut savoir que les prix du gaz étaient restés stables pendant une dizaine d’années. Mais à partir du quatrième trimestre de 2021, la donne a changé !
Christophe Rousse, le président de Solarenn, qui est une coopérative de production de tomates bretonne a déclaré à ce propos : «Le prix s’est longtemps situé entre 15 et 30 euros le mégawatt heure. Fin 2021, on était sur du 80 euros en moyenne, ce qui était déjà difficile. En février, avec le conflit, c’est passé à 220 euros, soit 10 fois le prix». Il ajoute : «c’est comme si le gazole était passé à 15 euros le litre d’un coup».
Une situation encore floue
Bien que le prix du gaz ait baissé ces derniers jours pour atteindre 90 euros le mégawatt heure, beaucoup de producteurs de tomates affirment passer par une période de flou totale. Parfois, ils sont même contraints de vendre leurs productions de tomates à perte ! Le président de Solarenne souligne notamment : «Sans geste de la grande distribution, on va être bloqué, il faudrait qu’on double le prix de nos produits. Il faut que les enseignes rognent sur leurs marges». Ce responsable prévient également que cette problématique a également un impact sur le consommateur final, qui peut voir le prix du kilo augmenter de 50 % au moins. A ce moment il n’aura pas d’autres choix que de se tourner vers des tomates importées et moins onéreuses.
Pour faire face à cette crise, bon nombre de producteurs de tomates ont diminué leur plantation de 50 %. D’autres ont carrément choisis de jeter une partie de leur plantation, voire même de décaler leur production de deux mois.
Ce constat joue en faveur des agriculteurs marocains et espagnols qui inondent le marché français par des tomates de bonne qualité et qui ne coûtent absolument pas cher.
La situation est donc critique, et l’intervention des autorités gouvernementales n’a jamais été autant sollicitée. Des mesures doivent être prises en urgence pour que les producteurs de tomates puissent s’approvisionner en gaz, sans pour autant se ruiner. Une subvention ? Moins de taxes ? Plusieurs options semblent plausibles à première vue. Reste à savoir si elles peuvent être mises en application ou pas.