Qui est le Typhon dans la mythologie grecque ?

La mythologie grecque passionne encore et toujours. Il faut dire qu’elle comporte des récits tous plus extraordinaires les uns que les autres. On y retrouve des dieux, des héros mais aussi de terribles monstres. C’est notamment le cas de Typhon, qui n’est autre que le monstre le plus craint par les Dieux de l’Olympe. Il aurait engendré de nombreux autres monstres suite à son union avec Echidna. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur Typhon dans la mythologie grecque !

Typhon

La généalogie de Typhon

Selon les récits, Typhon est le fils de Gaïa (la personnification de la Terre et l’ancêtre maternel des races divines et des monstres) et de Tartare (une divinité qui personnifie une prison infernale). Il existe toutefois une autre version où il aurait été engendré par Héra, sans avoir eu recours à un géniteur masculin. Héra, fortement mécontente d’avoir vu Zeus engendrer seul Athéna, aurait invoqué Cronos, Gaïa mais aussi les Titans pour donner elle-aussi naissance à un mâle plus puissant que tous les autres dieux.

Quoi qu’il en soit, Typhon aurait ensuite été l’époux d’Echidna (qui est aussi sa sœur), une créature mi-femme, mi-serpent. Plusieurs monstres seraient nés de leur union, à savoir Cerbère, Chimère, les dragons Hydre de Lerne et Ladon, Méduse ou encore le chien bicéphale Orthros.

Les représentations de Typhon dans la mythologie

Il faut savoir que les représentations de Typhon varient selon les récits. Parfois considéré comme un monstre cracheur de flammes ou comme un ouragan destructeur, il est toutefois généralement représenté comme un monstre ailé qui se termine par deux serpents. On le retrouve aussi sous la forme d’un effroyable monstre avec cent têtes de dragon avec une taille si impressionnante qu’il touchait les étoiles.

Apollodore décrit Typhon comme suit : « Il a surpassé toutes les créatures auxquelles Gaïa a donné naissance, en croissance et en force. Une partie de son corps jusqu’aux cuisses était humaine et sa taille énorme dominait toutes les montagnes. Sa tête touchait souvent les étoiles, ses mains s’étendaient l’une au coucher du soleil, l’autre au lever du soleil. Ils se terminaient par une centaine de têtes de dragon. La partie de son corps située sous les cuisses était constituée d’énormes serpents se tordant qui, gonflés jusqu’au sommet du corps, émettaient un sifflement fort. Son corps entier était couvert de plumes, ses cheveux hirsutes et sa barbe flottaient largement, ses yeux brillaient de feu. Une tempête de feu jaillit de sa bouche ».

Tartare

L’histoire de Typhon

Le récit le plus courant explique la naissance de Typhon lors de la grande guerre qui opposait les Olympiens et les Titans. Gaïa décida avec Tartare d’engendrer un monstre puissant afin de renverser les Dieux. Typhon vit ainsi le jour dans la grotte corcienne située en Cilicie puis fut élevé par le serpent Python à Delphes.

Typhon se précipita ensuite sur le mont Olympe pour tuer les Dieux. Ces derniers, effrayés, prirent la fuite, excepté Athéna et Zeus. Les Olympiens se sont alors réfugiés dans le désert égyptien en prenant la forme d’animaux inoffensifs : Héra en vache, Apollon en corbeau, Dionysos en bouc, Aphrodite en poisson, Hermès en ibis, Artémis en chatte, Léto en musaraigne…

Resté pour affronter Typhon et armé d’une faucille dentelée, Zeus le défie en combat singulier. Lors du corps à corps, Typhon parvint à le désarmer et à le couper les muscles et les tendons de Zeus comme l’explique Apollodore : « … voyant que Typhon était grièvement blessé, Zeus entra au corps à corps avec lui. Typhon a enveloppé Zeus avec les anneaux de son corps et, après avoir retiré de lui une épée incurvée, a coupé les tendons de Zeus sur ses bras et ses jambes. Le soulevant sur ses épaules, il le transporta ensuite à travers la mer… Là, il cacha aussi les tendons, les enveloppant dans la peau d’un ours, et plaça le dragon Dauphin pour garder tout cela… Cependant, Hermès et Pan volèrent ces tendons et les inséra secrètement à Zeus. Ayant retrouvé ses forces d’antan, Zeus se précipita soudain du ciel dans un char tiré par des chevaux ailés et, lançant des peruns, poursuivit Typhon jusqu’à une montagne appelée Nisa ».

Zeus réussit alors à emprisonner Typhon sous le mont Etna, après que les Moires l’aient dupé en lui faisant manger des fruits éphémères censés lui conférer l’immortalité mais destinés en réalité à l’affaiblir. Le monstre rejoint ainsi sous l’Etna un autre ennemi de Zeus, à savoir le géant Encelade.

Le lien entre Typhon et l’Etna

Selon le volcanologue islandais Haraldur Sigurðsson, Typhon ferait partie des personnages principaux de la mythologie grecque auxquels sont associés sont associés (avec Hadès, Héphaïstos et Perséphone).

En effet, emprisonné sous l’Etna par Zeus, Typhon aurait cherché à se rebeller. Représenté avec cent têtes de dragon, le monstre crache ainsi des flammes et à chaque fois qu’il se retournerait ou s’étirerait, la Terre craquerait et l’Etna gronderait. Ce sont ainsi les mouvements du monstre qui seraient à l’origine des éruptions volcaniques. Toujours d’après le volcanologue, Zeus lancerait des éclairs vers la Terre afin de maintenir le monstre parfois trop remuant sous son contrôle.

The Temple of the Muses

Le lien entre Typhon et l’Etna a été représenté à de nombreuses reprises dans l’art. On peut notamment admirer une gravure le montrant emprisonné sous le volcan dans l’ouvrage de Zachariah Chatelain, « The Temple of the Muses » (paru en 1733 à Amsterdam).

Typhon dans l’égyptologie

Il est enfin à noter que Typhon a été identifié à des divinités égyptiennes, en l’occurrence Apophis (le dieu-serpent du chaos qui menaçait de supprimer l’œuvre du dieu suprême Rê) et Seth (le frère ennemi du dieu royal Osiris). Il est là encore une divinité entière maléfique, voire l’équivalent du diable.

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