L’accès à l’eau : la sonnette d’alarme est lancée

UN Water a publié en mars dernier son rapport faisant le point sur l’avancement des « objectifs de développement durable sur l’eau et l’assainissement » (ODD 6). Selon l’avis de Life ONG, ces derniers sont loin d’être atteint et UN Water pointe un écart grandissant entre les discours et les actions mises en place. L’organisation tire la sonnette d’alarme sur le sujet sensible et urgent de l’accès à l’eau.

Des chiffres édifiants sur l’accès à l’eau à travers le monde

Avant toute chose, il convient de rappeler que plus de 60 % des flux d’eau douce à travers le monde sont produits par des bassins transfrontaliers. Les progrès sont ainsi menacés à chaque changement climatique et l’eau représente ainsi un réel enjeu géopolitique, entraînant la nécessité d’une coopération internationale.

Selon les prévisions, les objectifs de développement durable concernant l’accès à l’eau potable ne seraient atteints qu’au 23e siècle… Une estimation terrifiante quand on sait qu’aujourd’hui, près de 30 % de la population mondiale n’a toujours pas l’accès à ce service pourtant vital. D’autres chiffres sont tout autant édifiants :

  • 55 % de la population ne bénéficie pas d’infrastructures d’assainissement ;
  • 40 % de la population mondiale ne possède pas d’une installation de base à la maison avec eau et savon ;
  • 75 % de la population d’Afrique subsaharienne n’a pas d’installations pour se laver les mains à la maison ;
  • 80 % des eaux usées sont toujours déversées dans l’environnement sans aucun traitement.

La situation de crise sanitaire mondiale de Covid-19 n’a pas aidé à prioriser l’objectif d’accès à l’eau potable pour tous. Pourtant, ce dernier représente un besoin vital, surtout en période de pandémie, mais aussi un levier de développement économique ainsi que d’équilibre mondial.

Un rappel des engagements nécessaire

Toutefois, le lien entre l’amélioration des conditions sanitaires et de santé avec l’accès à l’eau semble désormais connu. Ainsi, de nombreux pays, notamment en Afrique, déclarent placer le sujet au cœur de leurs objectifs et de leurs stratégies. Mais la réalité semble pourtant assez éloignée… On assiste en effet depuis les dernières années à une nette diminution des engagements de l’aide publique consacrée au secteur de l’eau.

En 2017, L’ONU déclarait que « les pays ne parviendront pas à atteindre les objectifs mondiaux consistant à garantir un accès universel à l’eau potable et à l’assainissement à moins que des mesures ne soient prises pour utiliser les ressources financières de manière plus efficace et redoubler d’efforts en vue d’identifier de nouvelles sources de financement ». Pour sa part, la Banque mondiale estimait à cette même époque que « pour atteindre les cibles mondiales des ODD, les investissements pour les infrastructures doivent tripler et atteindre 114 milliards de dollars par an, chiffre qui n’inclut pas les coûts de fonctionnement et d’entretien ». Quelques années plus tard, ces signaux d’alarme semblent encore d’actualité…

Espérons que les esprits s’éveillent d’ici là, notamment lors de la conférence internationale sur l’eau organisée par les Nations Unies en mars 2023. Ce sera l’occasion de rappeler aux différents États leurs engagements en faveur de l’accès à l’eau à travers le monde.

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