Conflit au Burkina Faso : la problématique de l’accès à l’eau potable pour les populations déplacées

Nous sommes en 2021 et les populations du nord et de l’est du Burkina Faso font toujours face à un conflit armé qui déchire ce pays d’Afrique subsaharienne. A cause de cette guerre civile, un million de burkinabais ont été contraints de quitter leurs foyers. Un déplacement imposé surtout par leur désir de fuir les attaques et les combats. Malheureusement, la plupart de ces citoyens sont aujourd’hui confrontés à un problème d’une grande envergure : l’accès à l’eau potable. Un problème qui peut engendrer bien évidemment des complications sociales mais aussi sanitaires, puisque le manque d’eau potable peut provoquer de nombreuses maladies dangereuses, notamment pour les enfants de moins de cinq ans. Voici l’avis de Life ONG à ce propos.

Des témoignages glaçants

Plusieurs Burkinabais et Burkinabaises contraints de quitter leur foyer ont témoigné de la difficulté qu’ils ont désormais pour accéder à l’eau potable. C’est le cas d’Aïssé Ouedraogo qui se trouve contrainte de parcourir des kilomètres chaque jour pour accéder au point d’eau le plus proche. Une fois arrivée, elle dit ne parvenir à remplir que dix bidons de vingt litres d’eau potable. Interrogé par des associations locales et internationales, elle a précisé également : « Je ne peux prendre que ça. L’eau n’est pas suffisante dans la région et si j’en prends plus, il n’y en n’aura pas pour les autres ».

Il faut savoir qu’avant même le déclenchement des conflits en 2018, une grande partie de la population souffrait du manque d’eau. Aujourd’hui, ils sont à peu près 628 000 personnes à avoir besoin d’une assistance urgente en matière d’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement.

Médecins sans frontières se penche sur le problème

Assumant pleinement son statut d’organisation humanitaire mondiale, Médecins sans frontières tente d’apporter un soutien aux populations éprouvant de la difficulté pour accéder à l’eau potable. Youssef Aly Dembélé, chef de mission MSF au Burkina Faso a déclaré à ce propos : « L’accès à l’eau et aux services de base pour les populations déplacées et les populations autochtones dans la région Sahel, et dans de nombreuses régions du Burkina Faso, est un véritable défi. Une présence plus grande des organisations humanitaires est nécessaire pour répondre aux besoins médicaux et humanitaires croissants d’une population fortement affectée par le conflit ».

Pour rappel, entre janvier et mars 2021, les équipes médicales MSF ont accueilli dans leurs centres de santé de Dori et de Gorom Gorom pas moins de 1 200 enfants, âgés de moins de 5 ans et souffrant de diarrhée. Dans la ville de Gorom Gorom, l’organisation mondiale fournit également une assistance technique et médicale de taille pour les professionnels de la santé burkinabais. Bien entendu, comme l’a précisé Youssef Aly Dembélé, ces actions doivent être soutenues par d’autres organisations locales et mondiales. Il faut savoir que le Burkina Faso est un chantier gigantesque pour les actions humanitaires, puisque non seulement il est divisé à cause d’une guerre civile, mais il souffre également d’une crise économique et sanitaire sans précédent.

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