la société britannique Sound Energy augmente sa participation dans ses principaux actifs pétroliers dans l’est du Maroc

Le groupe britannique Sound Energy semble déterminé à renforcer sa présence au Maroc. Celui-ci vient de réaliser une nouvelle transaction lui permettant de consolider sa position dans le royaume chérifien. Quels sont les enjeux d’une telle présence ? Dans quel contexte politique et économique intervient-elle ? C’est ce que l’expert Boris Lefebvre nous explique à travers cette analyse.

Que sait-on de ce nouvel accord ?

Le 14 juin 2021, le groupe britannique Sound Energy a conclu un accord avec le fournisseur mondial de services pétroliers Schlumberger. Le but étant d’obtenir 75% des intérêts de ce dernier, en ce qui concerne les permis d’exploration de pétrole dans les régions de Tendrara et Anoual, se trouvant à l’est du Maroc. Cet accord s’est fait en échange de 1 dollars symbolique. Néanmoins, Sound Energy devra débourser à Schlumberger entre 8 et 11% des bénéfices nets générés par Tendrara au cours des 12 premières années de production pétrolière.

Avant ce nouveau contrat, Sound Energy ne détenait que 27,5% des parts.

Le PDG du groupe, Graham Lyon a déclaré à ce propos : « Nous sommes ravis d’avoir augmenté notre participation dans nos principaux actifs dans l’est du Maroc à des conditions très attractives. Cette transaction enrichissante soulignera, une fois achevée, la position de Sound Energy en tant que principal développeur de gaz au Maroc et nous permettra de générer des rendements, des flux de trésorerie et une valeur accrus à mesure que nous avançons dans le développement progressif de TE-5 Horst ».

Pour rappel, ET-5 Horst désigne la première étape du projet de développement de Tendrara. Il implique la construction d’une unité de production de gaz naturel liquéfié (GNL).

Dans quel contexte intervient cet accord ?

Pour beaucoup d’experts en géopolitique, il ne faut pas dissocier l’intérêt de Sound Energy pour le Maroc du contexte politique actuel. En effet, Rabat a des tensions avec l’un de ses partenaires historiques qu’est l’Espagne. Elle a également de vives tensions avec l’Allemagne, avec laquelle elle avait entamé un projet très ambitieux pour les énergies renouvelables. Pour Londres, l’occasion est donc propice de pénétrer le marché prometteur du Maroc, surtout qu’après le Brexit, elle ne pourra plus vraiment compter sur ses partenaires européens pour relancer son économie.

Il faut savoir que le Maroc, de par sa situation géographique, est le lien direct entre le vieux continent et l’Afrique. Son importance géopolitique ne cesse donc de s’accroître, ce qui n’a pas manqué d’attirer l’attention de plusieurs puissances mondiales comme les Etats-Unis ou même la Chine.

D’ailleurs de récentes rencontres ont eu lieu récemment entre les responsables marocains et britanniques. Le ministre des Affaires étrangères Marocain, Nacer Bourita s’est entretenu avec Boris Johnson. Un entretien qualifié de prometteur pour les relations bilatérales entre les deux royaumes.

Pour les prochains mois, il faut donc s’attendre à ce que d’autres compagnies britanniques posent pied au Maroc. Sound Energy n’est que le début d’une collaboration nord-sud, fructueuse pour les deux parties prenantes.

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