La foi du point de vue du bouddhisme
Quand il est question de la foi, le bouddhisme occupe une place importante au rang des grandes religions du monde. Au cours de sa propagation en Asie puis à travers le monde pendant des siècles, le bouddhisme primitif, enseigné par le Bouddha Gotama en Inde du Nord, a engendré plusieurs et diverses branches. La foi bouddhique a donc évolué de manière que son importance dépende étroitement de la branche du bouddhisme concernée.
La foi au sens général
La foi désigne la confiance sereine qu’un fait, un acte ou une pratique portera ses fruits. Elle implique quelque chose de plus absolu contrairement à la croyance. La foi dépasse l’entendement et le raisonnement. C’est un concept qui ne peut être expliqué par la science. On peut croire ou ne pas croire, mais on ne peut ni prouver la foi ni la contester. Pour des traditions comme la Soka Gakkai, la foi est essentielle et c’est le fondement même de tout accomplissement.
Croire en notre potentiel nous permet de pleinement l’accomplir.
Théoriquement, la foi et la raison sont deux expressions antinomiques. Cependant, sur le plan pratique, elles peuvent coexister dans une même personne, comme c’est le cas dans le cerveau où coexistent et interagissent les hémisphères droit et gauche.
La force de la foi réside en l’énergie qu’elle apporte, mais c’est de là que provient aussi sa faiblesse. Pour cela, l’idéal est de garder un bon équilibre entre la foi et la raison.
La foi dans le bouddhisme ancien
Dans le bouddhisme ancien ou primitif, la foi est une confiance absolue en un guide, c’est-à-dire le Bouddha, son enseignement et à la communauté des moines et des laïcs. Le bouddhisme ancien attachait une très grande importance à l’analyse personnelle de la vérité spirituelle et considérait les écritures sacrées, la raison ainsi que la foi en un enseignement comme des sources d’autorité de moindre qualité. Pour cette branche du bouddhisme, la foi n’est donc qu’un premier pas sur le chemin de la compréhension profonde et intuitive des vérités du monde.
La foi dans les développements ultérieurs du bouddhisme
Vers 480 avant J-C, la foi-dévotion est apparue et s’est développée progressivement dans les couches les plus populaires de l’Inde. À partir du XIXe siècle dans les pays de l’Asie du Sud-Est comme le Japon et le Sri Lanka, mais également en Occident, une nouvelle lecture du bouddhisme a commencé à apparaître, remettant en question et minimisant le rôle de la foi.
La foi n’a pas pour autant perdu sa place dans l’Asie et l’Occident contemporains. Cependant, sa compréhension et sa définition diffèrent des interprétations traditionnelles, lesquelles sont influencées par les valeurs modernes.
La foi dans le bouddhisme du Mahayana
Le bouddhisme Mahayana introduit la dévotion aux bouddhas et aux bodhisattvas, en particulier aux Bouddhas résidant dans les Terres pures. C’est ce qui a attribué à la foi une place beaucoup plus éminente dans la pratique. Ainsi les bouddhistes de la Terre pure ont vu dans la foi un état similaire à l’éveil. Dans le même ordre d’idée, les sutras du Mahayana sont devenus des objets de vénération, et les prier, les chanter ou les réciter était censé créer un calme mental puis éventuellement l’éveil.