Fondation Cartier : Graciela Iturbide, exposition intime

Les fans de la célèbre photographe mexicaine Graciela Iturbide seront heureux d’apprendre que la Fondation Cartier pour l’Art contemporain organise une exposition à son honneur. La fondation met en lumière d’anciens tirages, mais aussi des photos inédites de sa collection, exposées pour la première fois, pour une immersion dans l’intimité de l’artiste. Le point sur le sujet avec Dan Bloch.

Heliotropo 37, plongée dans l’intimité de Graciela Iturbide

Actuellement à Paris, la Fondation Cartier propose une exposition portrait de Graciela Iturbide, mettant à l’honneur les clichés les plus connus de la photographe mexicaine dans une salle au sous-sol. Au rez-de-chaussée, les visiteurs pourront découvrir des tirages inédits, exposés pour la première fois, en plus d’une collection de photos en couleur réalisée spécialement pour la Fondation Cartier pour l’Art contemporain. Baptisée Heliotropo 37, l’exposition empruntant le nom de la rue où se trouve l’atelier de l’artiste est ouverte jusqu’au 29 mai 2022.

La photo pour échapper à sa vie

Graciela Iturbide est née en 1942 dans la capitale mexicaine. Issue d’une famille aisée  et religieuse, elle s’adonne à la photographie pour échapper à un plan de vie tout tracé : devenir mère au foyer, un plan en phase avec les carcans familiaux. Graciela sera initiée à la photo par le photographe mexicain Manuel Alvarez Bravo, à une époque où elle penchait plutôt pour le cinéma. A l’image de son professeur, l’artiste prend des clichés en noir et blanc, un choix artistique qu’elle garde depuis maintenant 50 ans.

Graciela Iturbide vivra une véritable tragédie : sa fille décède. Depuis lors, elle trouve refuge dans la photographie, qu’elle conçoit comme un bouclier qui la protège de la réalité. A cette époque, la mort est le principal sujet de ses photographies. Un thème qu’elle reprend lors de la fête des morts, célébrée au Mexique. Durant sa longue et illustre carrière, Graciela Iturbide a aussi beaucoup photographié les oiseaux, symbole de liberté et aussi de mort dans la culture mexicaine.

L’intérêt pour les communautés indigènes du Mexique

C’est à ses clichés pris au sein des communautés indigènes du Mexique que Graciela Iturbide doit sa renommée. Pour elle, la bourgeoise ayant grandi dans les quartiers chics de Mexico, les indigènes du pays étaient de parfaits inconnus. C’est ainsi qu’elle commence à s’intéresser à ces communautés, et s’attelle à faire connaître leur culture et leur quotidien avec le public. Graciela réalise alors des photos, principalement des Chalma et des Indiens Seris du désert de Sonora, dont le style peut être décrit comme documentaire. Elle mettra 10 ans à finaliser sa série la plus célèbre sur les indigènes de Juchitán, antre de la culture zapotèque.

Le succès de la série fut tel que certains clichés de ces indigènes sont devenus des symboles de grandes villes du pays et de partis politiques. C’est notamment le cas de la photo d’une femme zapotèque portant sa couronne d’iguanes, emblème actuel de la ville de Juchitán et symbole féministe majeur.

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