Rétrofit : quid du modèle économique ?

Mettre un moteur électrique dans votre voiture, c’est en quoi consiste le rétrofit. Validé par le plan environnemental, ce qui prouve clairement la pertinence du dispositif, le rétrofit doit désormais se trouver un modèle économique… qui marche ! Le point sur le sujet avec Ewigo.

Le rétrofit électrique au service de l’environnement

S’il subsiste encore des doutes sur les apports environnementaux du rétrofit, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) les a définitivement dissipés. En effet, une étude de l’Ademe datant de mai 2021 a conclu que « le rétrofit électrique est une solution convaincante pour les enjeux de qualité de l’air, d’émissions de gaz à effet de serre et d’usage des matières premières ». L’agence continue en annonçant que « pour toutes les cibles, le rétrofit électrique permet le réemploi du planeur (la « carcasse ») de véhicules thermiques déjà en circulation. Par rapport à un véhicule électrique neuf, il empêche la fabrication d’un nouveau planeur et les émissions de gaz à effet de serre associées ».

Avant d’arriver à ces conclusions, l’Ademe a pris le soin d’analyser 4 cas de rétrofit : une citadine, un utilitaire léger, un poids lourd et un autobus. Dans le cas de la citadine, il s’est avéré que le rétrofit réduit les émissions de gaz à effet de serre (GES) à hauteur de 66%. En outre, on obtient un gain de 47% sur le plan du CO2 lorsqu’on rétrofite une citadine plutôt que de la mettre à la casse pour la remplacer par un véhicule 100% électrique. Les utilitaires, quant à eux, gagnent 61% en émission de GES et 56% en CO2.

Rétrofit : à la recherche d’un modèle économique

Il est désormais démontré que le rétrofit apporte des gains environnementaux évidents. Ce qui l’est moins, c’est le modèle économique du dispositif. C’est en tout cas ce que confirme l’Ademe, qui note dans un récent communiqué que « si le développement des zones à faible émission mobilité pourrait à court terme être un catalyseur de ce marché, l’objectif d’interdiction de vente des véhicules avec carburants fossiles à l’horizon 2040 limite les perspectives de rétrofit sur le long terme ». Face à une telle situation, l’agence propose de porter son attention sur les véhicules lourds, et plus particulièrement les autobus. Le choix de cette catégorie de véhicules n’est pas anodin, puisqu’il est possible d’y proposer une offre compétitive, notamment grâce à l’économie des coûts du planeur. Ce n’est toutefois pas le cas des citadines, dont le rétrofit coûte quasiment aussi cher que l’achat d’un véhicule électrique neuf. Du moins pour l’instant… Car s’il est un coupable à blâmer, ce sont les batteries. Cela dit, la réduction de leur coût est possible via la limitation de leur capacité, ce qui fait du rétrofit des citadines une cible potentiellement prometteuse à l’avenir. Rappelons que malgré les difficultés et les défis, la pratique du rétrofit suscite un grand intérêt, surtout depuis la mise en place d’un cadre réglementaire en 2020.

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