Résection apicale : quand la chirurgie devient incontournable pour éliminer un kyste dentaire

Un kyste apical, c’est un peu comme une bombe à retardement dans la mâchoire. Invisible au départ, il se développe lentement mais sûrement, sans donner trop de signes d’alerte. Et pourtant, s’il n’est pas pris en charge rapidement, il continue de grossir et peut causer de sérieux dégâts. La seule issue, c’est une intervention chez le dentiste pour stopper la progression du problème. Deux options se présentent alors : un traitement endodontique ou, si la situation l’exige, une résection apicale, autrement dit une intervention chirurgicale ciblée. Le point sur le sujet avec Geoffrey Migliardi, chirurgien-dentiste sur le secteur de Marignane Saint Victoret !

Un traitement de canal peut-il suffire ?

Tout dépend de l’origine du problème. Si le kyste s’est développé à la suite d’une ancienne dévitalisation mal consolidée, le dentiste peut tenter une reprise du traitement endodontique. L’idée est simple : revenir à l’intérieur de la dent pour nettoyer en profondeur et repartir sur des bases saines.

Il faut donc rouvrir le canal, retirer la pâte d’obturation qui avait été placée lors du premier traitement, désinfecter de fond en comble et élargir le canal pour s’assurer que l’infection n’a plus aucune cachette où se loger. Une fois que tout est bien propre, l’espace est rebouché avec une nouvelle obturation, réalisée cette fois avec une extrême rigueur. Ce n’est pas une science exacte, mais dans bien des cas, cette solution peut suffire à éradiquer l’infection et à éviter une intervention plus lourde.

Le dentiste met ensuite en place un suivi pour s’assurer que la cicatrisation évolue correctement. Mais si, malgré tous ces efforts, l’infection persiste, il faut passer à l’étape supérieure : la résection apicale.

La résection apicale, une intervention chirurgicale de précision

Lorsqu’un traitement endodontique ne suffit pas à éliminer l’infection, la chirurgie devient la seule option envisageable. La procédure, réalisée sous anesthésie locale, consiste à aller chercher directement la source du problème à l’intérieur de l’os.

Dans le détail, le chirurgien incise la gencive au niveau de la dent concernée et l’écarte délicatement pour accéder à l’extrémité de la racine, appelée apex. A l’aide d’une fraise, il retire le kyste incrusté dans l’os, en veillant à bien curer toute la zone infectée. La racine touchée est ensuite sectionnée de quelques millimètres, de sorte à éliminer complètement la partie problématique. Même traitement pour l’os alentour, qui est nettoyé en profondeur pour éviter toute récidive.

Une fois cette étape achevée, le chirurgien comble le canal avec un matériau d’obturation étanche pour éviter toute nouvelle contamination. Il applique ensuite un matériau de comblement sur la zone osseuse et, dans certains cas, une membrane spéciale pour favoriser la régénération osseuse. Il faudra tout de même patienter un an pour que l’os se reconstitue totalement. Enfin, la gencive est recousue avec des fils résorbables ou classiques, qui seront retirés au bout d’une semaine.

Et après l’opération, ça se passe comment ?

Comme toute intervention chirurgicale, la résection apicale demande une période de convalescence. Dès la sortie du cabinet, il faut s’attendre à voir apparaître un œdème au niveau de la joue. Une réaction normale, qui peut être atténuée en appliquant de la glace régulièrement pendant les premières heures. Il faudra quelques jours, parfois une semaine, pour que l’enflure disparaisse complètement.

Les douleurs post-opératoires sont fréquentes, mais elles restent largement supportables avec la prise d’antalgiques adaptés. En fonction de la situation, le dentiste peut aussi prescrire des antibiotiques pour éviter toute surinfection. Côté alimentation, mieux vaut éviter les plats trop chauds qui risqueraient de stimuler l’inflammation. Les bains de bouche antiseptiques sont généralement recommandés pour garder la zone propre et favoriser la cicatrisation. Quant au brossage des dents, il doit être poursuivi avec précaution : on reste vigilant pour ne pas agresser la zone opérée, mais on ne néglige surtout pas l’hygiène buccale sous prétexte d’une intervention.

Dernier point, et pas des moindres : exit le tabac pendant la phase de cicatrisation. La fumée de cigarette ralentit la guérison et augmente le risque de complications. Même chose pour l’alcool, surtout en cas de saignements post-opératoires.

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