L’exemple de la Suisse : des panneaux solaires sur autoroutes pour doper la transition énergétique

La transition énergétique est une priorité mondiale. La Suisse a ainsi décidé de tout mettre en œuvre pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Plusieurs dispositifs sont dans ce cadre initiés, à l’image de l’installation de panneaux solaires sur les autoroutes. Toutefois, comme le souligne Open Energie, les enjeux sont nombreux mais ce projet fait face à certaines difficultés, au niveau administratif et financier. Explications.

Produire une électricité grâce à des panneaux solaires sur les autoroutes

La Confédération helvétique s’est engagée à atteindre d’ici 2050 la neutralité carbone. Une stratégie a pour cela été mise en place, reposant notamment sur les énergies renouvelables, dont l’énergie solaire. Les autorités suisses prévoient de produire une électricité solaire de 34 térawattheures chaque année d’ici à 2050 (2,6 TWh ont été produits en 2020).

Un projet innovant se démarque : l’installation de panneaux solaires sur l’autoroute du canton du Valais, l’une des régions de Suisse les plus ensoleillées. Les conditions et l’emplacement se prêtent particulièrement à ce projet pilote qui pourrait fournir de l’énergie verte pour 12 000 foyers et ainsi lutter efficacement contre la crise climatique.

Dans les faits, le projet prévoit l’installation sur l’autoroute A9 de 47 000 panneaux solaires sur une structure métallique longue de 1,6 kilomètre.

Un projet ambitieux confrontés à certaines problématiques’

Si le projet a bénéficié du feu vert de l’Office fédéral des routes, il est toutefois confronté à certaines difficultés administratives au niveau communal, cantonal et fédéral. Il faut savoir qu’il doit être accepté par le directeur cantonal et doit obtenir un permis de construire.

Les autorités ont en effet quelques freins, comme leurs craintes de voir les installations s’effondrer sur les véhicules ou encore le fait que les panneaux solaires puissent être une distraction pour les automobilistes. En outre, ces installations sont souvent sujettes au vandalisme et au vol et sont également au cœur des critiques émises par les organisations de protection de l’environnement.

Pourtant  le Conseil fédéral a adapté la législation dans le but d’encourager la mise en place de panneaux solaires sur les murs anti-bruit ainsi que sur des structures en béton, en bois ou encore en acier le long des autoroutes et des voies ferrées de la Suisse.

En outre, le projet est estimé à 50 millions de francs suisses. Trouver des investisseurs solides n’a pas été une sinécure et a freiné l’avancée du projet.

Malgré ces difficultés, le projet présente de nombreux avantages et mérite d’être poursuivi. D’autant plus que des expériences ont d’ores et déjà été menées par le passé, comme en 1989 avec les premiers murs anti-bruit équipés de panneaux solaires dans le canton des Grisons. L’enjeu est aujourd’hui de leur appliquer les technologies modernes afin d’utiliser de manière intelligente toutes les surfaces disponibles.

Le projet devrait prochainement voir le jour et les travaux devraient vraisemblablement débuter à l’automne 2022 pour se terminer fin 2023.

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