Covid-19, un facteur de pénurie d’eau dans le monde ?

L’accès à l’eau potable est un sujet brûlant d’actualité. En effet, encore plus de 2 milliards de personnes n’ont pas accès aujourd’hui à une eau de qualité. Le réchauffement climatique est l’une des principales causes mais il apparaît également, selon l’avis de Life ONG, que la crise sanitaire mondiale inhérente au Covid-19 soit aussi un facteur de pénurie d’eau potable dans le monde. L’enjeu est alors de taille car le risque de « guerres de l’eau » s’accroît de jour en jour.

Des difficultés sanitaires accrues

Le 22 mars dernier s’est déroulée la Journée mondiale de l’eau, organisée par l’ONU et l’Unesco. A cette occasion, les intervenants ont rappelé que plus de 2 milliards d’habitants de la Terre n’ont encore à ce jour pas accès à l’eau potable. Un chiffre effrayant d’autant plus que les enfants sont particulièrement touchés par les conséquences de ce manquement vital. Selon les données de l’Unicef, un enfant sur cinq dans le monde est concerné et 450 millions d’enfants habitent dans des zones où la vulnérabilité hydrique est « élevée » ou « extrêmement élevée ». Une quarantaine de pays est ainsi considérée comme « sensible », à l’image de l’Inde, du Burkina Faso ou encore de l’Afghanistan.

La pandémie mondiale de Covid-19 a exacerbé les difficultés sanitaires liées à l’accès à une eau qualitative. En effet, la pénurie se caractérise déjà par de nombreux facteurs aggravants comme le réchauffement climatique, la pollution des fleuves, la pression démographique croissante ou encore l’essor de l’urbanisation.

Les Nations Unies ont rappelé la responsabilité des pays développés et riches sur le gaspillage de l’eau : « nous ne payons pas le prix juste de nos services d’approvisionnement. Peu d’entre nous savent, par exemple, que le traitement de nos eaux usées coûte cinq fois plus que le traitement de l’eau propre qui entre dans nos logements ». Pour sa part, la Directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, souligne que l’eau est « notre ressource la plus précieuse » et qu’il est important de se rappeler qu’elle n’est pas inépuisable, contrairement aux idées reçues.

Les prémices des “guerres de l’eau”

Henrietta Fore, la Directrice générale de l’Unicef, déclare que « la crise mondiale de l’eau ne se profile pas seulement à l’horizon ; elle est déjà là ».

Le risque, désormais imminent, est de rencontrer des « guerres de l’eau ». En effet, l’eau, devenue une ressource rare, exacerbe la convoitise. Et le risque de conflit et de rivalité. Les prémices semblent d’ores et déjà apparaître avec par exemple des oppositions entre la Chine, le Laos, le Cambodge et le Vietnam autour du Mékong, ou encore les Etats-Unis et le Mexique autour du Colorado ainsi que plusieurs pays africains autour du Nil…

L’eau devient ainsi un réel sujet géopolitique et il est désormais urgent de mettre en œuvre des solutions afin d’éviter ces conflits. L’une des alternatives, pour parer au plus urgent et sur le court terme, serait de se tourner vers l’eau en bouteille avant de pouvoir initier des solutions en matière de désalinisation marine. La privatisation des ressources hydriques apparaît également comme un moyen de limiter le gaspillage de l’eau dans certains pays où l’administration publique à tendance à considérer cette ressource comme acquise.

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