Connaissance du sol : la base de toutes les agricultures
Il est désormais possible, à l’intérieur de chaque parcelle, d’ajuster les doses de semis et d’azote, tout en optimisant les rendements. Mais pour y arriver, il est essentiel d’investir dans des diagnostics détaillés de potentiel et de fertilité du sol. Il s’agit aussi de s’équiper en matériel disposant de la technologie de guidage et de modulation. Le point sur le sujet avec Cheritel.
Une nouvelle étape dans l’agriculture de précision
Commençons par souligner que la connaissance du sol est la base, et le point commun à toutes les agricultures, quel que soit leur type. Aujourd’hui, les agriculteurs font face à des contraintes de plus en plus fortes, que ce soit en matière agronomique, climatique et réglementaire. Cependant, pour optimiser les pratiques agricoles, il est essentiel de bien connaître le sol. Il s’agit ici d’une nouvelle étape dans l’agriculture de précision, qui vise justement à optimiser la valorisation des intrants synonymes de charges, mais aussi l’expression des rendements synonymes de produits. Ainsi, le développement des technologies digitales représente une réelle opportunité dans ce sens.
Il existe aujourd’hui un service, baptisé « be Api » (agriculture de précision intra-parcellaire), que certaines coopératives agricoles françaises proposent à leurs adhérents, qui consiste à caractériser l’hétérogénéité du potentiel du sol et de sa fertilité à l’intérieur de chaque parcelle. A ce niveau, un champ peut désormais disposer d’une réserve en eau variable, ce qui constitue une grande part de son potentiel. L’historique des pratiques agricoles a également une influence sur la fertilité, en partie due au travail de plusieurs générations d’agriculteurs.
L’accès à un diagnostic « potentiel » et « fertilité »
Grâce au service be Api, les agriculteurs peuvent avoir accès à un diagnostic potentiel du sol, ou un diagnostic fertilité. Le premier consiste en un zonage de champ réalisé par la mesure de la conductivité électrique, qui révèle l’état du sol, variable selon plusieurs critères comme la texture, la structure, et la réserve en eau. En se basant sur cette carte de conductivité, on cible alors plusieurs endroits du champ, en concertation avec l’agriculteur, dans le but d’ouvrir des fosses pédagogiques tous les 5 à 7 ha en moyenne. A ce niveau, l’intervention d’un pédologue permet d’affiner la connaissance du sol dans chaque zone.
Le diagnostic fertilité, pour sa part, commence par l’analyse des images aériennes anciennes de l’IGN, qui permet de repérer la manière dont s’est constituée la parcelle au fil des années. Encore une fois, un plan de prélèvement d’échantillons pour analyse du sol est décidé en concertation avec l’agriculteur. Dès que les cartes de potentiel de sol et de fertilité sont réalisées, l’agriculteur est accompagné par le technicien de coopérative dans la modulation intra-parcellaire des apports de semences, engrais, fongicide, ou encore l’irrigation.
La disponibilité du matériel n’est pas un problème
Souvent, le matériel pour accompagner la modulation intra-parcellaire est disponible, parfois sous-utilisé dans beaucoup d’exploitations. Il faut savoir que pour pouvoir moduler ses apports, l’agriculteur doit avoir accès à un matériel spécifique : guidage du tracteur par GPS, semoir, épandeur, pulvérisateur… Ce matériel représente évidemment un surcoût pour l’agriculteur, mais il est souvent compensé uniquement grâce aux économies d’intrants réalisées par la coupure de tronçons qui évite les recouvrements.