Immobilier neuf : la baisse des prix, c’est fini !

Après plusieurs mois de recul, l’immobilier neuf semble avoir atteint son point bas. Désormais, les premiers signaux de stabilisation apparaissent, et certaines villes enregistrent même une nette remontée des prix. Et cette tendance, combinée à une offre qui se raréfie, pourrait bien transformer les mois à venir en une période charnière pour les investisseurs et les acquéreurs. Décryptage avec Cibex Pierre Étoile (projet immobilier Antony Rooftop)!

Une stabilisation après une longue période de baisse

Depuis 2022, le marché du neuf a subi de plein fouet la hausse des taux d’intérêt et le ralentissement des ventes, ce qui a entraîné un ajustement des prix à la baisse. Mais selon Trouver-un-logement-neuf.com, le prix moyen d’un appartement neuf de trois pièces a repris +0,28 % en six mois, atteignant 320 724 €. Certes, la hausse est encore modérée, mais elle marque un tournant. Fini le temps où les promoteurs multipliaient les offres commerciales pour écouler leur stock. Les frais de notaire offerts ou les remises directes se raréfient, et l’écart entre l’offre et la demande se resserre.

« Après une période d’ajustement, le marché du neuf semble amorcer une phase de stabilisation. Avec une offre de plus en plus contrainte, les prix pourraient repartir à la hausse dans les mois à venir si la demande reprend », analyse Céline Coletto, porte-parole de Trouver-un-logement-neuf.com.

Des hausses spectaculaires dans certaines villes

Si la tendance générale est à la stabilisation, certaines villes enregistrent déjà des hausses impressionnantes. Paris explose les compteurs avec une augmentation de +22,36 % sur un an, portant le prix moyen d’un trois-pièces à 898 700 €. La capitale reste toutefois marquée par d’importants écarts selon les arrondissements, avec des appartements affichés à 510 000 € dans le 19e contre 1,79 million d’euros dans le 4e.

D’autres villes connaissent également un bond significatif, comme Lille (+19,40 %), Annecy (+10,82 %) ou encore Dinard (+9,75 %). A l’inverse, certaines localités restent dans le rouge, notamment l’Alpe d’Huez qui subit une correction de –25,06 %, Capbreton (-14,77 %) ou encore Bordeaux (-13,01 %).

Une offre qui se raréfie et qui risque d’accentuer la pression

Si la fin de la baisse des prix se confirme, un autre phénomène inquiète : l’effondrement de l’offre ! En l’espace de six mois, le nombre de villes comptant au moins cinq programmes en commercialisation a chuté de 117 à 94. Comment expliquer cette raréfaction ? Par le ralentissement des lancements de nouveaux projets, alors que les promoteurs, confrontés à des coûts de construction toujours élevés, ont réduit leurs investissements fonciers. Avec le retour du Prêt à Taux Zéro (PTZ) sur tout le territoire dès avril 2025, la demande pourrait bien repartir plus vite que la capacité du marché à y répondre.

« Les promoteurs ont traversé une période difficile, et beaucoup ont gelé leurs projets. Aujourd’hui, alors que le marché reprend des couleurs, le manque d’offre risque d’exacerber la hausse des prix », poursuit Céline Coletto. Une contraction de l’offre d’autant plus préoccupante que la promotion immobilière a perdue 30 % de ses effectifs ces dernières années. Moins de permis de construire sont délivrés, et les élections municipales à venir ne devraient pas accélérer la cadence. Résultat : la production de logements neufs est à la peine, ce qui pourrait provoquer un déséquilibre entre l’offre et la demande.

Paris toujours au sommet, mais d’autres villes grimpent dans le classement

Sans surprise, Paris reste la ville la plus chère pour l’immobilier neuf avec un prix moyen de 898 700 € pour un trois-pièces. Mais la surprise vient de l’entrée fracassante de l’Alpe d’Huez dans le classement des villes les plus onéreuses, avec 750 400 € en moyenne. Derrière ces deux poids lourds, des communes d’Île-de-France comme Saint-Germain-en-Laye (612 500 €) et Puteaux (597 500 €) figurent parmi les plus chères. Capbreton, dans les Landes, s’accroche également au Top 5.

A l’autre extrémité du classement, Tourcoing reste la ville la plus accessible avec un prix moyen de 184 900 €, suivie de Louviers (193 900 €) et Bourg-en-Bresse (195 000 €). Des villes moyennes qui représentent encore de belles opportunités pour les acheteurs en quête d’investissements abordables.

Une dernière opportunité avant un rebond durable ?

L’année 2024 a offert des conditions favorables aux acheteurs, avec des prix en baisse et des offres commerciales attractives. Mais la situation ne devrait pas durer… Avec une offre de logements neufs qui se réduit comme peau de chagrin et la réglementation environnementale RE 2020 qui s’intensifie, les prix risquent d’entamer une nouvelle phase de hausse. « Les acquéreurs doivent prendre en compte cette évolution du marché. Les conditions d’achat étaient particulièrement intéressantes en 2024, mais si la reprise s’accélère, elles risquent de devenir bien plus contraignantes », conclut Céline Coletto.

Les prochains mois s’annoncent donc décisifs pour ceux qui envisagent d’acheter dans le neuf. La fenêtre de tir pour bénéficier de prix encore accessibles se referme progressivement. Il ne faudrait pas tarder à se positionner avant que la dynamique du marché ne s’inverse définitivement.

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